Est-on en train de sortir de la pénurie de semi-conducteurs ?

La crise des semi-conducteurs semblait trouver une issue favorable en ce début d’année 2022. La production limitée de ces composants a eu un impact direct depuis deux ans sur la production de voitures neuves, allongeant souvent les délais et poussant même certains constructeurs à revenir à des solutions plus conventionnelles pour pallier le manque. Si une amélioration semblait poindre, de nouveaux signaux viennent contredire cette tendance.

Une bataille industrielle mondiale

Présents dans nos téléphones, nos ordinateurs mais aussi nos voitures, les semi-conducteurs sont des composants électroniques, des circuits, dont l’origine est en général asiatique. Taiwan est d’ailleurs le pays leader incontesté dans le domaine (fournissant la moitié de la production mondiale). Les États-Unis aussi font figure de géant, avec environ 20 % de la production mondiale. C’est depuis ces deux pays que les premières bonnes nouvelles sont apparues. Foxconn, assembleur taïwanais mai aussi Intel, référence américaine, ont annoncé percevoir une amélioration majeure pour le premier trimestre 2022. L’amélioration sur le front de la pandémie de Covid-19 (notamment) et une augmentation des capacités de production expliquant cette repise.

Face à la situation de blocage mais aussi à la perturbation des circuits d’approvisionnement en semi-conducteurs, la France a décidé de développer sa propre production, dans l’hexagone. C’est ainsi que des usines sont en construction mais elles ne pourront pas être pleinement opérationnelles avant plusieurs années. Plus globalement, à l’échelle européenne, l’Union a également fait part de son envie de multiplier par quatre sa production de semi-conducteurs d’ici 2030.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine, nouvelle perturbation pour les semi-conducteurs

Alors que les signaux semblaient dans le vert en février, la tendance s’est inversée avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les deux pays ne sont pas producteurs de semi-conducteurs de manière directe mais sont des contributeurs forts. En effet, la Russie est un fournisseur majeur de palladium, un métal rare et très présent dans l’électronique. L’Ukraine dispose elle de réserves de néon, un gaz indispensable aux lasers utilisés dans la fabrication des semi-conducteurs.

Les cabinets d’analyse ne sont pas optimistes face à cette guerre qui va entraîner des répercussions sur la reprise du marché des semi-conducteurs. Deloitte ne voit pas la situation s’améliorer avant 2024. La banque JP Morgan pense elle que la pénurie de semi-conducteurs va se prolonger tout au long de l’année 2022. Une diversification de la production est en cours, mais la demande forte ne faiblit pas. La production de voitures neuves ne va ainsi pas repartir en flèche. En 2021, on estime que ce sont 10 millions de véhicules qui n’ont pas été assemblés par manque de semi-conducteurs. Une pénurie qui raréfie l’offre… et contribue à une hausse des prix. 

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